La mise en place d'un modèle interne partiel gérant le risque de souscription nécessite de prendre en compte les aléa systématiques impactant les tables d'expériences nécessaires à l'évaluation des engagements du passif. Afin de modéliser de manière fine le risque de table, il est nécessaire d'en d'appréhender la nature et l'impact.
Le risque de table peut provenir de trois sources :
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Tout d'abord, il peut être la résultante de variables exogènes venant perturber (avec la plupart du temps un effet résiduel) la tendance d'évolution de la table au cours du temps. Ceci se traduit par une source d'incertitude venant perturber la valeur moyenne de la table de référence.Ils sont d'autant plus complexes à modéliser qu'il introduisent une corrélation entre les diverses tables (une dérive de la mortalité présentera un impact sur l'évolution des taux d'entrée en invalidité ou sur les lois de maintien en invalidité ou dépendance). A titre d'exemple, on peut citer le cas de l'introduction des antibiotiques en 1950. Cette avancée de la médecine a entraînée une forte diminution de la mortalité instantanée, qui n'était pas prévisible a priori. De ce fait, on peut considérer que des variables exogènes (type réchauffement climatique) présenteront un impact sur l'évolution future de la mortalité. Cependant la prise en compte d'un tel aléa se heurte à deux phénomènes. Tout d'abord, peu de modèles sont à même de le faire, et de plus ils ne présentent pas le caractère justifiable nécessaire à leur prise en compte dans le cadre d'un modèle interne.
Ensuite, le risque de table peut être la résultante d'une incertitude liée à l'estimation même des paramètres. Ceci se traduit par une oscillation de la réalité autour de la surface moyenne définit par la table d'expérience.Dans ce cas précis, les diverses tables construites (mortalité des rentiers, frais d'obsèques, mortalité des invalides...) sont soumis à des chocs indépendant les uns des autres. Cette source d'incertitude peut être plus aisément modélisée sur la base de l'étude statistique des aléas obtenus lors de l'estimation des paramètres de la table de référence (que la construction soit paramétrique ou non).
Enfin, il peut être la résultante de chocs violents, venant perturber annuellement (avec peu d'effet résiduel) les tables d'expériences. Cette source d'aléa s'observe principalement sur les tables de mortalité et s'apparente plus à un risque catastrophe qu'à un risque de mortalité ou de longévité. Il faudra donc se tourner vers les modèles type pandémie afin de les intégrer.