L'assurance s'est traditionnellement développée en gérant des risques mutualisables, ce qui reste à bien y réfléchir son cœur de métier.
Par risque mutualisable on entend l'indépendance entre les polices assurées, que la classe de risque soit homogène ou pas. En effet, techniquement, cette condition d'indépendance suffit à assurer la validité du théorème central limite (et donc la convergence en probabilité de la charge moyenne vers la charge espérée). De ce point de vue, un système d'assurance automobile PAYD prenant en compte une information très fine sur le risque assuré, s'il permet notamment de réduire l'asymétrie d'information entre l'assureur et l'assuré, ne change pas fondamentalement la nature du contrat.
Ceci étant, à chaque portefeuille est associé une part de risque systématique, non mutualisable, usuellement conséquence des phénomènes catastrophiques qui remettent en cause la condition d'indépendance entre les risques. La réassurance est l'intervenant habituel qui accepte d'assumer cette fraction du risque, ce qui est possible par des techniques de diversification, géographiques, sectorielles, etc.
Les contrats d'assurance vie de type variable annuities et, plus généralement, tous les contrats proposant des garanties financières, introduisent le risque financier, par nature systématique, au cœur du contrat. Ils introduisent ainsi des techniques de gestion des risques issues de la finance, associées à la possibilité de mettre en place des couvertures des engagements portés, dans un contexte qui s'avère in fine très différent de celui de la finance de marché, dans lequel ces approches ont été développées.
La capacité d'adapter ces modèles au contexte de l'assurance est sans doute de l'un des chantiers majeurs pour les actuaires.