La mortalité induite par le Covid depuis mars 2020 est très largement déterminée par l'âge ; ce point est largement documenté et, en France, on observe (voir ce site d'où est tiré le graphique ci-dessous) que 91 % des décès interviennent après 65 ans, 8 % entre 45 et 64 et 1 % avant 45 ans :
De plus, les décès observés avant 65 ans sont très majoritairement associés à des comorbidités (hypertension, obésité, diabète, etc.). Au global, seuls 3 à 4 % des personnes décédées du Covid ne présentaient aucune comorbidité.
On déduit donc de ces observations que les personnes de moins de 65 ans sans comorbidité ne courent, statistiquement parlant, pas de risque majeur.
Dès lors, si proposer la vaccination aux personnes à risque apparaît légitime, sa pertinence pour les autres apparaît discutable. L'Inserm nous indique que
La vaccination consiste à protéger un individu contre une maladie en stimulant son système immunitaire.
La vaccination est donc en premier lieu une protection pour la personne exposée au risque. La décision de se vacciner résulte donc d'une analyse bénéfice / risque fonction des caractéristiques de chaque individu. Un individu pour lequel le Covid n'est pas un risque, prendre la décision de se vacciner alors que la vaccination en induit un, même faible, n'est donc pas rationnel du point de vue individuel.
Sa rationalité collective (avec l'argument souvent avancé de "protéger les vaccinés") est discutable : les vaccins utilisés en France conduisent a priori à une baisse de 90 % des décès et des formes graves. Le risque résiduel est donc connu et contenu.
Généraliser la vaccination à l'ensemble de la population pour tenter de transférer le risque résiduel qui pèse sur les plus âgés vers les plus jeunes viole par ailleurs le principe de précaution : cela revient à transférer un risque faible et maitrisé à des individus pour lesquels, compte tenu du peu de recul sur l'utilisation massive des technologies utilisées, le risque est mal connu et donc non maitrisé.
La protection du groupe à risque, facilement identifiable, offre donc collectivement une protection suffisante, cohérente avec une analyse "coût / bénéfice" à la fois individuelle et collective.